L'INSEE annonce pour Juillet 2023, un nouveau ralentissement des prix de l'alimentation pour le 4ème mois consécutif. C'est le cas également pour les produits frais dont les prix étaient encore en hausse sur le mois de Juin. Malgré ce ralentissement de début d'été, les Français continuent d'adapter leur consommation en rayon.
La dernière vague du baromètre "Du pouvoir d'achat au vouloir d'achat : la relation des Français avec la consommation" réalisée en Juin 2023 par Opinionway, montre que les Français ne perçoivent pas le ralentissement des prix sur les produits alimentaires. Ils estiment que le pourcentage d'augmentation des prix des produits alimentaires est en moyenne de 22% depuis un an, alors que l'INSEE annonce une hausse de 13,7% en Juin dernier. Cette différence entre inflation réelle et perçue, peut expliquer pourquoi les Français sont toujours plus nombreux à adapter leurs comportements d'achats de produits alimentaires (85% vs 82% en 2022).
Et cette adaptation passe principalement par une optimisation de leur budget. 76% (+3 pts) des Français multiplient les actions liées à leur budget pour continuer de consommer. 36% d'entre eux déclarent comparer davantage les prix en rayons (+1 pt). Ils sont également 35% (+5 pts) à acheter plus de produits en promotions.
Les Français essaient également de limiter les achats imprévus en se limitant à leur liste de courses (24%, +4 pts) et en usant de techniques comme le drive pour éviter d'être tentés.
Cette optimisation budgétaire se traduit également dans le choix de l'enseigne. 17% des Français achètent davantage leurs produits alimentaires dans des enseignes discount (+4 pts) et multiplient les magasins fréquentés pour acheter au meilleur prix (15%, +5 pts).
Tout comme en 2022, ce sont principalement les femmes qui font attention à leur budget alimentaire (81% vs 72% pour les hommes). Si toutes les tranches d'âges optimisent leur budget, les 50-64 ans y sont particulièrement attentifs (79% vs 76% en moyenne). Sans surprise, c'est également le cas pour les familles nombreuses avec enfant. A contrario, les résidants de l'Agglomération parisienne actionnent moins ses leviers que la moyenne (73% vs 76% en moyenne).
Depuis le début de la hausse des prix, les Français se tournent de plus en plus vers les produits des marques des distributeurs (27%, +8pts). Mis en avant dans le cadre des paniers "anti-inflation" des enseignes, ces produits, ont le vent en poupe auprès des Français. Et cela se ressent sur les ventes. Relayées par les Editions Dauvers, les ventes de MDD en Mars dernier, étaient en hausse de +17,6% quand les ventes des marques nationales progressaient de seulement +6,3% selon Circana.
Philippe Goetzmann, présent lors du Bonial Meet & Learn spécial Alimentaire, indique cependant : "Le poids des MDD en France est anormalement bas par rapport à tous nos voisins. Si on consommait autant de MDD en proportion que nos voisins, notre budget alimentaire serait 5% plus bas."
Gaëlle Le Floch, présente également lors de l'évènement, explique pourquoi les MDD, moins chères que les marques nationales, ont davantage la faveur des Français :
"Même si l'augmentation du prix moyen sur ces marques distributeurs les impacte plus fortement, elles restent moins chères, à unité de besoin comparable, que les marques nationales. Quand le consommateur met des MDD dans son panier, cela lui coûte donc moins cher que d'acheter de la marque nationale et en même temps il voit que sa qualité a augmenté."
En effet, depuis quelques mois, les enseignes adoptent une stratégie de montée en gamme des MDD pour valoriser leur image et gagner en qualité.
Gaëlle Le Floch ajoute : "Ces marques distributeurs sont en train de tisser des liens de confiance, d'attachement. On voit que tous les items d'image attribués aux MDD sont en train de progresser. Elles sont donc plus présentes dans les caddies mais également dans le set de marques, en considération, en image."
Au delà de l'optimisation budgétaire qui passe par une consommation plus importante de MDD, plus de 6 Français sur 10 font preuve de sobriété alimentaire (+6 pts). Cela se traduit par des actions qui peuvent modifier les habitudes de consommation des Français. 27% des Français achètent moins de viandes et de poissons (+5 pts), moins de fromages (14%, +3 pts) ou encore moins de fruits et légumes (13%, + 4 pts). Ils font davantage attention à ne pas gaspiller (27%, +2 pts) et achètent plus de produits de saison (17%, =).
Ce sont une nouvelle fois les femmes qui font davantage preuve de sobriété alimentaire (68% vs 60% pour les hommes) et les foyers avec enfants (69% vs 65%).
Si le contexte de hausse de prix encourage les Français à s'adapter, il reste à savoir si ces nouveaux comportements d'achats seront conservés lorsque le ralentissement de la hausse des prix s'installera durablement.
Pour découvrir l'ensemble des résultats, n'hésitez pas à télécharger notre rapport d'étude complet.